INFILTRATION EPIDURALE PAR LE HIATUS SACRO-COCCYGIEN

Qu’est-ce que c’est ?

En cas de douleurs de sciatique persistantes chez un patient ayant déjà été opéré du bas du dos, l’infiltration épidurale classique (voir fiche correspondante) peut être contre-indiquée. On accède alors à l’espace épidural par un orifice anatomique qui se situe en haut du sillon inter fessier, nommé le hiatus sacro-coccygien.
L’injection par cet orifice va faire remonter l’anti-inflammatoire dans l’espace épidural et permettra de calmer l’inflammation et donc la douleur ressentie sur le trajet des nerfs sciatiques. La réalisation de l’infiltration en cabinet de radiologie permet une grande précision du geste puisque le radiologue se servira de l’image radiologique pour guider son geste

Sur prescription de votre médecin (rhumatologue ou chirurgien généralement) et accord du radiologue vous prendrez rendez-vous pour le geste à effectuer.
Une ordonnance vous sera communiquée afin de vous procurer en pharmacie les produits à apporter le jour de l’infiltration (anesthésique, corticoïde, produit de contraste).

L’infiltration épidurale nécessite l’arrêt de certains médicaments fluidifiant le sang, notamment les anticoagulants (Sintrom, Coumadine, Xarelto…). Certains peuvent être tolérés (Aspirine, Kardegic). Il faudra impérativement en informer nos équipes au moment de la prise de rendez-vous pour décider avec votre médecin de la conduite à tenir (poursuite ou arrêt)

Vous viendrez de chez vous au cabinet de radiologie, comme pour n’importe quel autre rendez-vous d’examen de radiologie, mais de préférence accompagné et si possible avec un peu d’avance. Il n’est pas nécessaire d’être à jeun.

Il faut impérativement apporter les examens (radiographies, échographies, scanner, IRM) déjà réalisés sur la zone à traiter. Sans ces examens, le radiologue pourra être contraint de reporter le geste.

Comment se déroule le geste ?

Après un questionnaire qui s’assurera de l’absence de contre-indication, vous serez installé par nos équipes en salle de radiographie ou d’échographie. Vous serez allongé sur le ventre, un coussin sous l’abdomen pour arrondir le bas du dos. Il est impératif que vous soyez confortablement installé, pour ne pas bouger pendant le geste. Le geste est réalisé en conditions d’asepsie, c’est à dire que le matériel utilisé est stérile et à usage unique, et que la zone à traiter est soigneusement désinfectée. Le radiologue effectue quelques clichés avant le geste pour se repérer précisément. La zone à ponctionner est anesthésiée à l’aide de Lidocaïne. A l’aide d’une aiguille très fine, le médecin fait une piqûre en haut du sillon inter fessier. Une fois que la position au bon endroit est confirmée par l’injection de produit de contraste et le contrôle radiographique, le médicament à base de cortisone (Hydrocortancyl) est injecté, et le geste est terminé.

La totalité de la procédure dure de 10 à 20 minutes.

Nos équipes s’assureront de l’absence de complication et vous pourrez ensuite rentrer chez vous après 15-30 minutes de surveillance.

Quels bénéfices attendre du geste ? Quelles sont les suites du geste ?

Un repos relatif vous sera prescrit pour les 24 à 48 heures suivant le geste afin de maximiser ses effets. On constate parfois un discrète recrudescence des douleurs, pour lesquelles vous pourrez prendre vos antalgiques habituels.
Le médicament injecté est ce que l’on appelle un corticoïde retard, c’est à dire qu’il agit de manière retardée, les effets devenant vraiment significatifs généralement au bout de 5 à 7 jours. L’effet est durable dans le temps (4-6 mois). Cela ne signifie pas cependant que la douleur reviendra forcément après ce laps de temps.

Quelles sont les complications possibles ?

Comme lors de toute injection, il existe un risque infectieux ; celui-ci est extrêmement faible pour ne pas dire théorique. Nous prenons cependant toutes les précautions pour le réduire au minimum avec des mesures d’asepsie drastiques.

Comme expliqué plus haut quelques douleurs peuvent survenir après le geste, celles-ci sont généralement modérées et cèdent sous antalgiques habituels.

Certains patients, notamment ceux ayant présenté une appréhension avant le geste font un petit malaise vagal pendant ou immédiatement après le geste. Celui-ci se manifeste par une faiblesse généralisée, avec des sueurs froides. Ce type de malaise est toujours bénin et régresse en quelques minutes.

Que faire en cas d’échec du traitement ?

Comme pour tout traitement, une certaine proportion de patients n’aura pas ou peu d’amélioration des symptômes suite au geste, ou bien aura une récidive précoce.
Une répétition du geste au bout de quelques semaines est parfois nécessaire.
Nous resterons quoi qu’il arrive en contact avec votre médecin (généraliste, rhumatologue, chirurgien) pour définir la conduite à tenir la plus appropriée pour votre problème.